Wilfred Thesiger, arpenteur du désert

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Britannique Wilfred Thesiger entreprend l’expédition de sa vie. Il parcourt la plus vaste étendue de sable de la planète, le Rub al-Khali, à la pointe sud de la péninsule Arabique. Et partage la vie des Bédouins, dont il exalte le mode de vie.


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Dans le Rub al-Khali, en 1947. Wilfred Thesiger avec son ami Bin Ghabaisha, l’un des deux guides bédouins qui l’accompagnèrent dans sa traversée du «désert des déserts».

Les hommes extraordinaires ne devraient pas mourir dans leur lit. Achille serait-il devenu un mythe s’il était mort sur sa couche ? Il faut accomplir son exploit et mourir, sinon dans sa jeunesse, du moins bien vite après. Si possible dans un accident – comme T. E. Lawrence (d’Arabie), mort à moto sur une route du Dorset. La mort violente sublime les vies en destins. Sir Wilfred Thesiger, l’auteur du livre culte Le Désert des déserts (paru en 1959 sous le titre Arabian Sands), récit de voyage au pays des Bédouins, n’a pas eu cette chance. Il s’est éteint en Angle­terre, vieillard quasi aveugle, atteint dans les trois dernières années de sa vie des mala­dies de Parkinson et d’Alzheimer. Cet homme puissant, résistant à la douleur, qui aurait pu crever de soif ou de faim dans les sables au fin fond de l’Arabie, être tué par une tribu bédouine hostile, finir ­croqué par l’un des soixante-dix lions qu’il a abattus en Afrique ou éventré par l’un des mille sangliers qu’il a chassés dans les marais d’Irak, a ...
LE LIVRE
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Le Désert des déserts de Wilfred Thesiger, Pocket, 1999

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