Les Yanomamis, peuple de la forêt

Peuple malmené par les incursions des Blancs, les Yanomamis ont trouvé leur porte-parole en la personne du chaman Davi Kopenawa. Par l’intermédiaire de l’ethnologue Bruce Albert, il nous fait pénétrer dans l’altérité mais aussi la profonde sagesse d’un peuple de la forêt.


© Hervé Collart/Sygma / Getty

Chez les Yanomamis, prononcer le nom d’une personne, surtout celui d’un défunt, est une offense. Ici lors d’une cérémonie funéraire.

Le livre du chaman yanomami Davi Kopenawa et de l’ethnologue français Bruce Albert, La Chute du ciel, doit son titre à un mythe de la création du peuple yano­mami. Pour cette communauté qui vit dans la région frontalière entre le Brésil et le Venezuela, le monde originel a été écrasé par l’effondrement du ciel et ses habitants ont été précipités dans le monde souterrain. Le « dos » mis au jour du premier ciel est devenu la forêt qui a fait naître les Yanomamis et où ils ­demeurent à présent. Ils appellent toujours la forêt « le vieux ciel ». Un nouveau ciel a été érigé. Il est soutenu par des fondations métalliques que le démiurge Omama a enfouies dans les entrailles de la Terre. Ce nouveau ciel subit toutefois les assauts répétés des forces du chaos, et les chamans yanomamis doivent travailler sans relâche avec leurs alliés, les esprits xapiri, pour éviter une nouvelle apocalypse. Un troisième ciel diaphane est déjà en attente là-haut, au cas où l’actuel s’effondrerait, entraînant une nouvelle fin du ...
LE LIVRE
LE LIVRE

La Chute du ciel. Paroles d’un chaman yanomami de Davi Kopenawa et Bruce Albert, Pocket, « Terre humaine poche », 2014

SUR LE MÊME THÈME

Ethnologie Éloge de la superstition
Ethnologie À l’origine, un terrorisme bien peu islamique
Ethnologie Le mythe de la France profonde

Aussi dans
ce numéro de Books