La Commune, un génocide ?

Le massacre décidé par Thiers pour mettre fin à la Commune de Paris traduit un déferlement de haine dont les observateurs étrangers restent abasourdis.

Brefs dans leur déroulement (soixante-douze jours), les événements de la Commune semblent bien connus. Pourtant, écrit Adam Gopnik dans The New Yorker, l’insurrection a beau constituer « l’un des quatre grands traumatismes de la France contemporaine, avec la Révolution, Vichy et Mai 68, c’est sinon le plus mal connu des quatre, du moins le plus mal compris ». L’historien américain John Merriman lève un peu du voile. Combinant images au grand-angle et gros plans, il donne à voir et à entendre ces semaines décisives. Et c’est un beau tumulte. Tandis que le peuple visite, ébahi, des quartiers de Paris où il n’a jamais mis les pieds, de nouvelles structures politiques et administratives se mettent en place. La peine de mort est abolie, le calendrier révolutionnaire rétabli, le drapeau rouge hissé sur les bâtiments. On tente d’instaurer un semblant de justice sociale en développant le microcrédit et l’auto­gestion dans les usines, en interdisant le travail de nuit dans les boulangeries, et – à la grande indignation de bourgeois comme Flaubert – en imposant le moratoire des dettes et des loyers. La Commune a les moyens : elle se ...
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Massacre : vie et mort de la Commune de Paris de 1871 de John Merriman, Yale University Press, 2014

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