Le nazisme au quotidien

Le journal de Friedrich Kellner révèle ce qu’un citoyen allemand ordinaire pouvait savoir de la machine de mort hitlérienne.

Friedrich Kellner était un homme des plus communs. Certes, ce fils de boulanger, né en 1885, milita avec une certaine ferveur au sein du SPD, le parti socialiste allemand, il avait lu Mein Kampf et fait preuve d’une certaine clairvoyance sur le péril qu’un tel programme pouvait représenter (il considérait que ce livre faisait honte à Gutenberg) mais, dans l’ensemble, sa vie fut celle d’un petit-bourgeois comme des millions d’autres… À ceci près qu’entre 1939 et 1945, ne pouvant plus s’opposer de front aux autorités nazies, il tint un journal qui se voulut d’emblée un témoignage pour les générations futures et un antidote contre le retour d’une telle barbarie. « Sur plus de 900 pages, on peut y lire comment un citoyen non nazi a vécu à partir de septembre 1939. Et ce que l’on pouvait savoir quand on voulait savoir… », note Elke Schmitter dans le Spiegel, qui se réjouit qu’un document aussi exceptionnel soit enfin publié. On y trouve des coupures de presse et des extraits de discours soigneusement analysés d’un œil on ne peut plus critique. « Kellner confronte les ...
LE LIVRE
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Tous les cerveaux sont embrouillés, obscurcis de Le nazisme au quotidien, Wallstein Verlag

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