Le ventre des femmes

La Servante écarlate, formidable dystopie de Margaret Atwood publiée il y a trente ans en France, semblait faite sur mesure pour une adaptation à l’écran. Que vaut la série qui en a été tirée ?


© George Kraychyk/Hulu

Elisabeth Moss (au premier plan) incarne Defred dans la série The Handmaid's Tale : La Servante écarlate. Les Servantes n'ont pas de prénom : elles portent celui de leur maître provisoire, précédé de « de ».

On associerait spontanément la science-fiction à l’exploration de l’immensité du cosmos en vaisseau spatial. La Servante écarlate (1), ­roman dystopique de la Canadienne Margaret Atwood, paru en 1985 sous le titre The Handmaid’s Tale et qui vient d’être adapté pour la télévision, dédaigne ces espaces infinis pour se concentrer sur un terrain d’affrontement plus étroit, mais assurément plus polémique : le ventre des femmes. Le thème est en vogue, à en juger par deux films de science-fiction sortis cette année, Seven Sisters (Tommy Wirkola) et Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve), qui traitent, respectivement, de la terreur de voir l’humanité se multiplier jusqu’aux limites de ses capacités et de l’extension du pouvoir reproducteur aux androïdes. Mais tandis que ces derniers films, comme Les Fils de L’homme (2006), partent de là pour explorer des enjeux écologiques, La Servante écarlate creuse le problème de l’intérieur. En inventant un univers glaçant où, pour compenser une natalité en berne, les femmes fertiles sont retirées de la circulation et forcées à se consacrer à leur seule « destinée ...
LE LIVRE
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La Servante écarlate de Margaret Atwood, Robert Laffont, « Pavillons Poche », 2017

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