Publié dans le magazine Books n° 107, mai 2020. Par Jean-Louis de Montesquiou.
Par ce mot de son journal, Louis XVI signifiait que, ce jour-là, il n’était pas allé à la chasse. Un historien américain revient sur le rôle du hasard et l’influence des Etats-Unis dans la Révolution française.
La Terreur. Épisode de la Révolution française sauvage, inutile, désastreux ?
Ou bien étape inéluctable et indispensable sur le chemin d’un monde nouveau ? On se déchire sur le sujet depuis plus de deux siècles, jusque dans l’Hémicycle. C’était le 28 janvier 1891, à propos de l’interdiction de Thermidor, un drame médiocre et grand-guignolesque de Victorien Sardou. Prônant l’interdiction, Clemenceau avait déclaré dans un discours fameux que « l’admirable Révolution » formait « un bloc », avancées colossales et dévoiements affreux tout ensemble.
Les milliers de livres publiés sur le sujet n’ont pas non plus permis de trancher. Comme les faits de cette époque sont globalement connus, le champ est laissé libre à l’empoignade des interprétations
1.
Historiens « jacobins » voire marxistes (Georges Lefebvre, Albert Soboul, Eric Hobsbawm, sans oublier Marx lui-même) contre « révisionnistes », emmenés par l’ex-marxiste François Furet. Lequel a d’ailleurs « invité ses collègues anglophones à étudier la Révolution avec un regard nouveau », écrit l’historien américain Jeremy Popkin, qui s’est plié diligemment ...