L’historien, pêcheur et pécheur

Pour expliquer le déroulement de l’Histoire, faut-il privilégier l’économie, la géographie, la technologie, voire le climat ? Le risque est de se rendre coupable d’un grave péché : le déterminisme. Mais l’historien peut-il y échapper ?

Auteur d’une « Histoire de la Russie soviétique de 1917 à 1929 » en 14 volumes, le très britannique Edward H. Carr comparait l’historien à un pêcheur en eaux troubles : « Les faits sont comme des poissons nageant dans un océan aux profondeurs souvent inaccessibles ; ce que l’historien attrape dépend pour une part du hasard, mais surtout de la zone dans laquelle il choisit de pêcher et du matériel qu’il utilise – ces deux facteurs étant bien sûr dé­terminés par le type de poissons qu’il veut attraper. D’une manière générale, l’historien attrape le type de faits qu’il recherche. » 

Les historiens qui prétendent faire œuvre objective seront tentés de rejeter cette vision des choses ou d’en minimiser l’impact. D’autres, au contraire, affichent et revendiquent leur parti pris. Ainsi de Ian Morris, lui aussi britannique. L’auteur de Pourquoi l’Occident domine le monde… pour l’instant 1 prend l’exemple du Brexit pour montrer qu’à l’è...

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Making History: The Storytellers Who Shaped the Past de Richard Cohen, Simon & Schuster, 2022

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