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Thomas Mann a-t-il pillé Schönberg ?

La parution en 1949 du Docteur Faustus provoque l’ire d’ Arnold Schönberg. Le musicien y découvre non seulement un exposé simpliste de sa théorie dodécaphonique, mais son nom n’est pas même mentionné. Pas plus d’ailleurs que celui du jeune Theodor Adorno, qui avait servi de nègre à Thomas Mann.

Ce fut un duel entre deux chevaliers avec en toile de fond le problème toujours épineux du plagiat artistique. Les protagonistes, épées dressées, étaient deux monstres de la grande littérature et de la grande musique, toutes époques confondues, Thomas Mann et Arnold Schönberg. J’avais entendu parler pour la première fois il y a très longtemps de cette dispute par le professeur et grand critique littéraire catalan Jordi Llovet : lors de ses études à Francfort, m’a-t-il confié au retour d’un long séjour en Allemagne, il avait connu Gretel, la veuve de Theodor Adorno, grâce à des amis communs. J’avais pris la précaution de ne pas lui demander s’il avait un jour réussi à comprendre de quoi parlait Adorno dans ses écrits, parce que je savais ce qu’il répondait en de telles occasions : « Bon, mais à Góngora non plus, on ne comprend rien. » Gretel avait montré à mon ami Llovet les lettres que son mari avait envoyées à Thomas Mann quand celui-ci rédigeait son Docteur Faustus. Et, apparemment, la veuve n’avait pas oublié ce jour-là de lui signaler malicieusement – en fait elle était ...
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Le Docteur Faustus de Thomas Mann a-t-il pillé Schönberg ?, LGF

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