Un banquier au paradis
Publié dans le magazine Books n° 16, octobre 2010.
Stephen Green, prêtre anglican, longtemps président du groupe bancaire HSBC et tout nouveau ministre britannique du Commerce, cultive l’optimisme. Son récent ouvrage démontre que les nantis peuvent accéder au royaume des Cieux (et les banquiers à celui des succès d’édition). La clé, c’est la globalisation, qu’il ne faut pas redouter mais encourager. Pour Green, la mondialisation pourrait nous mener vers « le “point Oméga” de convergence évoqué dans la théologie mystique de Teilhard de Chardin » commente, perplexe, Boyd Tonkin dans The Independent. Car la globalisation – assortie de quelques précautions éthiques, écologiques, sociales, etc. – va bien au-delà du seul commerce, « sa dimension la moins intéressante » pour le révérend Green.
L’économiste Seema Jayashandra regrette seulement, dans The New Republic, que l’ouvrage s’attarde si peu sur « les leçons éthiques à tirer de la crise financière pour se transformer en une savante histoire (et défense) de la mondialisation ».