« S’ils n’avaient pas été les plus célèbres sexologues de leur temps, [William Masters et Virginia Johnson] auraient pu ouvrir un club Sado-maso à Tribeca [Manhattan] », s’amuse le romancier Louis Bayard, qui commente dans le
Washington Post la biographie de ce tandem haut en couleurs. Gynécologue obstétricien, spécialiste de la fertilité à l’université Washington de Saint-Louis (Missouri), William Masters se lança au milieu des années 1950 dans des recherches sur la sexualité humaine de la façon la plus empirique qui soit : en observant des ébats. L’honorable docteur reçut l’aide de la police des mœurs pour recruter des prostitués, hommes et femmes ; le tout « avec la bénédiction de l’archevêque catholique ». On était loin des questionnaires du fameux Alfred Kinsey, auteur en 1948 d’un rapport fameux sur les mœurs sexuelles des Américains. Masters et son assistante, Virginia Johnson, scrutèrent pas moins de dix mille orgasmes en onze ans, enregistrant et analysant minutieusement « la moindre vibration et le moindre tremblement » de leurs cobayes. De ce travail acharné, naquit en 1966 un livre,
Human sexual response, vendu à environ 300 000 exemplaires en quelques...