Sale guerre
Publié dans le magazine Books n° 111, octobre 2020.
Frais émoulu de l’école militaire de West Point, l’officier d’infanterie Erik Edstrom a été envoyé en Afghanistan en 2009. Il a reçu une médaille pour sa bravoure. Mais, dans Un-American, un ouvrage mi-Mémoires mi-pamphlet, il dénonce le militarisme de son pays. « Il y a eu de nombreux témoignages d’anciens combattants de nos guerres actuelles, mais c’est le premier qui m’évoque les récits désabusés de ces soldats britanniques de la Première Guerre mondiale qui avaient perdu toute confiance dans le pays qui les avait envoyés à la guerre et dans les chefs qui les avaient menés au combat », écrit Thomas Ricks, journaliste spécialiste de la défense, dans The New York Times. Erik Edstrom raconte l’impréparation des troupes, les alliances passées avec les seigneurs de guerre locaux, les civils pris entre deux feux, les morts dans tous les camps. Et, de mission inutile en victime collatérale, finalement, ce sentiment de ne plus être un good guy.