À consommer pour l’évolution
Publié dans le magazine Books n° 116, novembre-décembre 2021.
« Ce livre est un banquet bruyant dans lequel l’historien romain Tacite, lord Byron, Timothy Leary [psychologue américain, militant de l’usage des psychédéliques], George Washington, le poète chinois Tao Yuanming et bien d’autres trinquent aux avantages de noyer la raison apollinienne dans l’abandon dionysiaque », résume Zoë Lescaze dans The New York Times. Dans Drunk, le philosophe américano-canadien Edward Slingerland y analyse le rôle joué par l’ivresse dans l’émergence des civilisations. Son ouvrage se trouve à la croisée de plusieurs disciplines : l’anthropologie, la psychologie et la biologie de l’évolution. « Non seulement l’alcool permet aux personnes méfiantes et individualistes de baisser la garde et de collaborer, mais il favorise la créativité et l’esprit ludique indispensables à notre espèce pour innover et survivre », pointe la critique. Si l’ivresse a été essentielle pour nos ancêtres, notamment lors du passage de la vie nomade à la sédentarisation, soutient Slingerland, elle reste tout aussi profitable à l’époque moderne. « Une réponse érudite et rafraîchissante à la science dominante&...