Amnésie suédoise

En 1784, la France ne voit plus l’intérêt de conserver l’île de Saint-Barthélemy. Elle la cède au royaume de Suède, puissant autour de la Baltique mais encore dépourvu de colonies dans les Antilles. Quand le premier navire suédois y accoste, ce bout de territoire ne compte que 458 Blancs et 281 esclaves. Les choses évoluent vite. Le roi Gustave III et ses associés, qui ont créé une société anonyme à cet effet, « ont compris que si l’île n’avait rien à offrir en termes d’agriculture, elle pouvait constituer une excellente base commerciale, surtout s’ils se concentraient sur l’importation d’esclaves destinés à la revente », résume Svenska Dagbladet à la lecture de l’essai de Fredrik Thomasson. La petite économie locale connaît alors un boom, avec une proportion de Noirs atteignant à son apogée 70 % de la population. « L’esclavage reste le moteur social et économique de la colonie » jusqu’à son abolition à Saint-Barthélemy en 1847, note le journal. Paris rachètera l’île trois décennies plus tard. En Suède, « les précédentes ...

LE LIVRE
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Svarta S:t Barthélemy. Människoöden i en svensk koloni 1785–1847 de Fredrik Thomasson, Natur & Kultur, 2022

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