Bertie le Français

Stephen Clarke consacre son dernier livre à Édouard VII, le fils de la reine Victoria. C’était un amoureux de la France, qui le lui rendit bien.


© National Portrait Gallery

Le roi d'Angleterre Édouard VII (1841-1910) sut mêler avec brio diplomatie et tourisme sexuel.

Le roi d’Angleterre Édouard VII était un grand fripon, mais un fripon francophile. Élevé par un père ultrarigoriste, il ne put monter sur le trône qu’à 60 ans passés, quand sa mère, la reine Victoria, consentit à mourir. Comme Victoria refusait qu’Édouard (Albert Edward, alias Bertie), qu'elle tenait pour un inca­pable, se mêle des affaires du royaume, ce précurseur du prince Charles dut, en attendant, trouver moyen d’occuper ses longs loisirs. Il s’était opportunément découvert un père et un pays de substitution : Napoléon III et la France. Lors de son premier voyage officiel à Paris avec papa-­maman, à 13 ans, il dit à l’empereur : « Vous avez un très, très beau pays. J’aurais bien aimé être votre fils. » Bertie trouve chez Napoléon III une inspiration bien plus conforme à ses aspirations. Le prince Albert a imposé à son fils une austère éducation germanique ; papa bis lui enseigne des choses autrement plus utiles : l’amour des cigares et celui des jolies femmes, ainsi que la façon de l’obtenir (il suffit de demander gentiment). Bertie apprend vite. Au moindre prétexte, il franchit la Manche, é...
LE LIVRE
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Édouard VII. Un roi anglais made in France de Stephen Clarke, Albin Michel, 2017

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