Camps nazis, année zéro

En mars 1933, deux mois à peine après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, les premiers camps de concentration sont ouverts en Allemagne. Dans les lieux les plus improbables : brasseries désaffectées, appartements privés, auberges de jeunesse… Juifs et opposants y subissent un traitement d’une rare violence.


Le 4 septembre 1933, Fritz Solmitz, journaliste social-démocrate et élu local originaire de Lübeck, vécut une tragédie. À cette époque, il était l’un des quelque cinq cents détenus en détention préventive dans la prison de Fuhlsbüttel, à Hambourg. C’était le plus grand complexe pénitentiaire allemand et il pouvait renfermer des milliers de prisonniers. Depuis la fin de mars 1933, Fuhlsbüttel comprenait un quartier pour les détenus de la police comme Solmitz. Elle avait initialement été contrôlée par un vieux personnel ­pénitentiaire au comportement mesuré, mais cette période de calme relatif ne dura pas. Au début d’août, Karl Kaufmann, le Gauleiter (chef de district du parti nazi) de Hambourg, s’indigna du traitement indulgent dont jouissaient les prisonniers et jura d’y mettre bon ordre. Un mois plus tard, il dirigeait l’ouverture du premier camp de concentration central de Hambourg dans une autre partie de Fuhlsbüttel. Ce nouveau camp, bientôt connu sous le nom de Kola-Fu (Konzentrationslager Fuhlsbüttel), fut principalement le fief personnel de Kaufmann qui nomma un ­vétéran nazi qui lui était très proche comme commandant. ...
LE LIVRE
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KL. Une histoire des camps de concentration nazis de Nikolaus Wachsmann, Gallimard, 2017

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