« Caveat emptor »

« Que l’acheteur soit vigilant » : cette formule latine est plus que jamais d’actualité. Deux Prix Nobel d’économie s’associent pour dénoncer les effets pervers de la « main invisible » du marché. Car elle favorise systématiquement les entreprises qui cherchent à tromper leurs clients.


Quand deux Prix Nobel d’économie allient leurs forces de frappe cérébrales et leurs connaissances pour dénoncer les risques que la « main invisible » du marché fait peser sur la société, il y a de quoi dresser l’oreille. Et de quoi s’insurger, comme le firent The Economist ou Forbes, en soutenant que le livre d’Akerlof et Shiller ne fait guère plus qu’enfoncer des portes ouvertes et que leur propos risque de renforcer les tenants d’une plus grande intervention de l’État. Dans The New York Review of Books, Cass Sunstein, ancien conseiller de Barack Obama et lui-même auteur de nombreux livres sur les biais cognitifs et les moyens de protéger les gens contre eux-mêmes, dit au contraire que ce livre doit être pris au sérieux (lire « Gogologie », Books, mai 2016). Les auteurs voient dans les techniques développées par Facebook et autres géants du Net le simple prolongement de moyens utilisés par les entreprises traditionnelles, comme les banques, les compagnies d’assurances, les laboratoires pharmaceutiques et les vendeurs d’...
LE LIVRE
LE LIVRE

Marchés de dupes. L’économie du mensonge et de la manipulation de George Akerlof et Robert Shiller, Odile Jacob, 2016

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