La Chine a mis au point l’un des systèmes de contrôle de l’information les plus élaborés et les plus efficaces du monde, un système sur lequel de nombreux régimes autoritaires cherchent à prendre exemple », affirme Margaret Roberts dans
Censored. Cette professeure de sciences politiques de l’Université de Californie à San Diego a passé plusieurs années à étudier les méthodes employées par le régime pour empêcher les plus de 800 millions d’internautes chinois d’accéder à des contenus ou d’échanger sur des sujets « sensibles ».
Pour exercer sa censure, Pékin a essentiellement recours à trois stratégies que Roberts appelle « la peur, le frottement et l’inondation », résume le professeur de sciences politiques Andrew J. Nathan dans la revue
Foreign Affairs. La peur consiste en des menaces et des sanctions visant à dissuader les opposants de s’exprimer en ligne. Le « frottement » consiste à ralentir ou à entraver la diffusion de l’information, et l’« inondation » à faire de la désinformation en noyant les internautes sous une masse de propagande.
Robert montre – et c’est là l’un des apports les plus originaux de son livre, estime le journaliste...