Ces habitudes qui nous libèrent

S’il fallait réfléchir à chaque respiration et à chaque déglutition, l’homme n’aurait jamais quitté ses cavernes, incapable d’inventer la lance, l’irrigation ou l’avion, faute de temps de cerveau disponible. Ce sort lui est épargné par une petite boule de tissus qui, au centre du crâne, s’occupe de gérer la routine. C’est le rat qui nous l’apprend.

À l’intérieur du bâtiment qui abrite le département d’Étude du cerveau et des Sciences cognitives du Massachusetts Institute of Technology, on trouve des laboratoires qui contiennent ce qui, aux yeux d’un observateur de passage, pourrait ressembler à des salles d’opération, mais aux dimensions d’une maison de poupée. Il y a là de minuscules scalpels, de petites fraises et des scies miniatures dont la lame, qui mesure moins de huit millimètres de large, est rattachée à un bras robotisé. Les tables d’opération sont elles-mêmes minuscules, comme si elles étaient configurées pour des chirurgiens pas plus grands que des enfants. Ces salles d’opération sont toujours maintenues à une température assez fraîche de 15°C, car cette atmosphère frisquette contribue à raffermir la main des chercheurs, lors d’interventions délicates. À l’intérieur de ces laboratoires, des neurologues découpent le crâne de rats sous anesthésie et implantent de minuscules capteurs capables d’enregistrer les plus petits changements survenus à l’intérieur de leur encéphale. Ces laboratoires sont devenus l’épicentre d’une révolution silencieuse dans l’étude de la formation des habitudes, ...
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Le Pouvoir des habitudes de Charles Duhigg, Saint-Simon

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