Une critique en règle de la médecine occidentale
La mot « rémission » désigne l’acte de pardonner les péchés, d’atténuer une peine (de justice), mais aussi l’atténuation temporaire ou permanente des symptômes d’une maladie. Ce vocabulaire dénote une vision moraliste de la santé, que le dernier livre du psychiatre américain Jeffrey Rediger ne fait que souligner, regrette Steven Poole dans The Guardian.
Analyse de la guérison spontanée
Dans Cured, Rediger analyse les guérisons spontanées de personnes atteintes de maladies potentiellement fatales dont des cancers au stade terminal. Il a passé 17 ans à enquêter sur ces patients pour comprendre ce qui en l’absence de traitement médical a pu déclencher une réponse si efficace de la part de leur système immunitaire. Il conclut que chaque guérison est unique et seulement partiellement explicable. Mais il note cependant certaines similitudes dans les changements de vie opérés par ces malades dont le sort semblait scellé. Changements ? Quels changements ? « Diététique, exercices, diminution du stress, renforcement des relations sociales, amour, foi et recherche de son ‘vrai moi’ », résume Mary Hadar dans The Washington Post.
L’oubli de la médecine occidentale
Bref, rien de vraiment nouveau sous le soleil. Cured est en revanche « une critique acerbe de la médecine occidentale », poursuit-elle. Rediger est convaincu que la médecine moderne ne se préoccupe que de la maladie au détriment du malade. Il insiste particulièrement sur la nécessité de mieux étudier les liens entre le corps et l’esprit, insistant sur tous les bienfaits de l’effet placebo. « Ce que les guérisons spontanées nous apprennent c’est que prendre conscience de notre valeur et de nos forces peut changer notre physiologie », assure Rediger. Une conclusion, qui même avec toutes les précautions possibles, ne peut que culpabiliser les malades, note Steven Poole, visiblement très peu convaincu par cet ouvrage.
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