Dans le miroir chinois

Le sinologue suisse Jean François Billeter reprend avec brio une longue tradition : celle qui consiste à comparer l’Europe à la Chine, pour mieux les comprendre l’une et l’autre.


© Nicolas Asfouri / AFP

« Il n'y a jamais eu, à aucun autre moment du passé chinois, l'idée du sujet autonome, ni l’idée de liberté. » À l'aéroport de Pékin, en mars 2020.

Quand l’Europe a besoin de se comprendre elle-même, il n’est pas rare qu’elle se tourne vers la Chine. Celle-ci n’est pas simplement lointaine et mystérieuse, elle est, et depuis longtemps, le grand Autre de l’imaginaire européen. Avec elle, rien de comparable aux liens commerciaux et intellectuels qui ont pu unir, dès l’Antiquité, le monde méditerranéen à l’Inde, par exemple. Aucune fusion comme celle qu’on observa entre art grec et spiritualité extrême-orientale au Gandhara, dans l’actuel Pakistan, après les conquêtes d’Alexandre le Grand, et qui donna naissance aux toutes premières et bouleversantes représentations du Bouddha. Ainsi que le souligne Joseph Needham dans La Science chinoise et l ’Occident, il faut se rappeler que la civilisation chinoise « fut toujours très distincte des autres grandes civilisations. Nous savons que des civilisations comme celles de la Mésopotamie et de l’Égypte, établies le long des vallées, ont été étroitement liées dès leurs débuts ; et, de même, que la civilisation antique de la vallée de l’Indus fut en rapport ...
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Pourquoi l’Europe. Réflexions d’un sinologue de Jean François Billeter, Allia, 2020

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