Le dernier esclave parle

Recueilli dans les années 1920, le témoignage d’Oluale Kossola, l’une des dernières victimes de la traite négrière vers les États-Unis, est enfin publié.

Cudjo Lewis, de son vrai nom Oluale Kossola, est arrivé aux États-Unis en 1860 à bord du Clotilda, le dernier navire négrier en provenance d’Afrique. Officiellement, la traite des Noirs avait été abolie plus d’un demi-siècle auparavant, en 1808. Mais ­Cudjo Lewis ­devra attendre la fin de la guerre de Sécession, en 1865, pour être un homme libre. Il vécut dans l’Alabama jusqu’à sa mort, en 1935. Au début du XXe siècle, « les anthro­pologues et historiens ­désireux d’entendre un témoignage de première main sur ­l’esclavage et la traversée de l’Atlantique cherchèrent à tout prix à le rencontrer », rappelle la professeure de littérature afro-­américaine Autumn Womack dans The Paris Review. L’écrivaine noire Zora Neale Hurston fut de ceux-là. Dans les années 1920, alors étudiante en anthropologie, elle rencontre Cudjo Lewis à plusieurs reprises. Elle tirera de leurs entretiens des articles, un film muet et un manuscrit d’une centaine de pages inti­tulé « Captiverie », nom ­donné aux bâtiments où on enfermait les captifs africains avant de les expédier aux Amériques. Hurston tente en vain de faire paraître ce texte ...
LE LIVRE
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Barracoon. The Story of the Last “Black Cargo” de Zora Neale Hurston, HarperCollins, 2018

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