Aux États-Unis, l’ascenseur social patine

L’ascenseur social est en panne, affirmait Barack Obama. C’est faux, constatent les économistes. Reste qu’aux États-Unis la mobilité sociale est moindre aujourd’hui qu’il y a encore trente ou quarante ans. Sans parler du XIXe siècle.


© Gabriella Demczuk/The New York Times / Rea

En 2016, Donald Trump a remporté les comtés où le niveau d’éducation était le plus faible. Ici, à un meeting du président américain en 2018.

Depuis au moins l’époque d’Horatio Alger, romancier du self-made-man1, l’espoir de mobilité sociale est l’un des piliers de la pensée américaine. Comme Lawrence Samuel l’écrit dans son histoire du rêve américain, chacun peut, « par sa détermination et la conviction que c’est possible, gravir l’échelle du succès ». Ces dernières ­années, toutefois, bon nombre d’Américains en sont arrivés à la conclusion que « l’ascenseur social est en panne », comme l’a dit Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union en 2013. Or, quelques mois plus tard, une équipe d’économistes de Harvard et de Berkeley publiait une vaste étude montrant que la mobilité sociale n’avait pas du tout baissé aux États-Unis au cours des vingt dernières années. « Comme beaucoup de gens, nous pensions que la mobilité avait reculé, me dit Raj Chetty, un des auteurs de l’étude. Or nous avons découvert que les enfants nés au début des années 1990 avaient les mêmes chances de gravir l’échelle des revenus que ceux qui sont nés dans les années 1970. » Plus frappant ...
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The American Dream: A Cultural History de Lawrence R. Samuel, Syracuse University Press, 2012

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