Quand Julian Barnes a découvert le portrait du Dr Samuel Pozzi peint en 1881 par John Singer Sargent, il a été surpris de n’avoir jamais rien lu sur ce personnage aux mains délicates et à la magnifique robe de chambre rouge. Ce chirurgien français (1846-1918), pionnier de la gynécologie et ami du Tout-Paris, est ainsi devenu le héros de son nouveau livre.
C’est à lui que l’on doit, en 1911, la première chaire de gynécologie à la faculté de médecine de Paris. À une époque où les médecins soignent les troubles nerveux de leurs patientes en leur retirant les ovaires, Pozzi, lui, plaide pour que la chirurgie ne soit utilisée qu’en dernier ressort. Et il travaille essentiellement dans des hôpitaux publics.
« Pozzi est un excellent sujet parce qu’il est à la fois limpide et énigmatique et que, même s’il est évoqué dans de nombreux Mémoires, correspondances et articles de presse de l’époque, son personnage reste suffisamment inaccessible pour que Barnes puisse prendre plaisir à l’imaginer », souligne son confrère Patrick McGuinness dans la
Literary Review.