Peut-on être pikettiste ?

Le dernier livre de l’économiste français déconcerte les commentateurs anglophones. Mais, au-delà de critiques parfois acerbes, la plupart lui reconnaissent le mérite de faire bouger les lignes.


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Thomas Piketty en 2014. Ses idées conduiront la gauche dans un cul-de-sac, assure son confrère Paul Collier.

Le dernier pavé de Thomas Piketty laisse perplexes les commentateurs anglo-américains. En raison de sa taille, pour commencer : « Aucun livre ne mérite 1 200 pages», confie Paul Krugman à Tom Clark, le rédacteur en chef du mensuel britannique Prospect (l’édition française fait 1 248 pages). En raison également de la démesure du texte, de la masse de graphiques et d’annexes, des phrases interminables (« Pourquoi dire en trois mots ce que l’on peut dire en dix ? », grince l’économiste britannique Howard Davies dans la Literary Review). Et de l’incroyable prétention de vouloir résoudre en un livre le problème numéro un de la société depuis qu’elle existe : les inégalités. « Il croit réellement avoir résolu l’énigme de l’histoire », ironise l’historien de l’économie Robert Skidelsky dans l’hebdomadaire britannique The Spectator. Tellement français, tout ça! Et puis cet amoncellement d’argu-ments détaillés, sources à l’appui. Pour son ouvrage précédent, Le Capital au XXIe siècle, Piketty s’était vu reprocher d’avoir trop hâ...
LE LIVRE
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Capital and Ideology de Thomas Piketty, traduit en anglais par Arthur Goldhammer, Harvard University Press, 2020

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