Extrait – Il préférait la culture populaire

Kafka n’allait jamais à l’opéra ou au concert. Il dédaignait les divertissements de la culture bourgeoise, préférant les spectacles où il pouvait se concentrer sur la présence physique des comédiens, des danseurs ou des chanteurs.

Si l’on voit dans Franz Kafka le nom d’un auteur majeur de l’histoire de la littérature, d’un classique de la modernité, on ne peut que trouver étrange à quel point il était peu regardant sur les offres et les prestations culturelles de son époque. Certes, il a étudié les œuvres de Flaubert et de Thomas Mann, parce qu’il estimait qu’elles seraient littérairement formatrices et parce qu’il voulait en prendre la mesure. Mais il lisait aussi des biographies médiocres quand leur sujet éveillait quelque intérêt personnel chez lui et, encore adulte, il prenait plaisir aux histoires d’Indiens. On ne le rencontrait que rarement dans les musées – même s’il possédait des connaissances en histoire de l’art – et jamais à l’opéra ou dans les concerts symphoniques. Même les visites au théâtre dont nous avons connaissance semblent avoir été effectuées sans aucun discernement, et on sent peu de goût chez lui pour la forme dramatique, bien que les deux grandes scènes de Prague – le Théâtre national tchèque (depuis 1883) et le Nouveau Théâtre allemand (depuis 1888) – aient souvent fait venir ...
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Kafka. Les premières années de Reiner Stach, S.FIscher, 2014

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