Houellebecq au sommet

C’est devenu une habitude. À peine sorti en France, le nouveau Houellebecq a paru dans plusieurs autres pays, dont l’Allemagne, où le romancier est depuis longtemps considéré comme un auteur majeur. Vernichten, traduction littérale d’Anéantir, s’y est aussitôt hissé en tête des ventes (avant d’être détrôné par un autre livre français, Serge, de Yasmina Reza, très populaire aussi outre-Rhin). Il y a les inévitables déçus, ceux qui, à l’instar de Sigrid Brinkmann, de la station de radio Deutschlandfunk Kultur, regrettent qu’il n’y ait pas autant de scènes de sexe que d’habitude. Il y a, en plus grand nombre encore, les thuriféraires. Adam Soboczynski, par exemple, qui, dans Die Zeit, crie au chef-d’œuvre. Bien sûr, écrit-il, Houellebecq est « un penseur étonnamment à droite, oscillant entre mélancolie conservatrice et fantasmes réactionnaires de violence ». Pour autant, Anéantir « éclipse les romans à thèse assez rudimentaires qu’étaient Sérotonine et Soumission. Il a une force inédite, parce ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Vernichten de Michel Houellebecq, DuMont Verlag, 2022

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