Dossier
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Garry Kasparov, optimiste face aux machines

Vingt ans après sa défaite face à Deep Blue, le champion d’échecs Garry Kasparov engage une réflexion de fond sur l’intelligence artificielle. Optimiste, il juge possible de garder la maîtrise de machines qui ne pourront jamais exprimer des émotions ou se doter d’une conscience.

Les échecs sont un jeu de rois, mais aussi de génies. Depuis des centaines d’années, ils servent de référence – et de symbole du summum de l’intelligence humaine. Contemplant les pièces, perdu dans ses pensées, le maître d’échecs appa­raît comme un pur esprit, un cerveau sans corps. Pas étonnant dès lors que les informaticiens aient fait de l’échiquier leur premier terrain d’expérimentation lorsqu’ils commencèrent à envisager la création d’une intelligence artificielle au milieu du siècle dernier. Construire une machine capable de battre un joueur humain expert revenait à fabriquer un esprit. C’était une thèse fascinante, et l’idée que nous nous faisons de l’intelligence artificielle en est encore aujourd’hui imprégnée, mais, comme le fait valoir l’ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov dans son éclairant nouveau livre autobiographique Deep Thinking, elle était erronée d’entrée de jeu. Elle révélait une mauvaise compréhension des échecs, des ordinateurs et de l’intelligence. À l’aube de l’ère informatique, en 1950, Claude Shannon, influent ingé­nieur des laboratoires Bell, publie ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Deep Thinking: Where Machine Intelligence Ends and Human Creativity Begins de Garry Kasparov, PublicAffairs, 2017

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