Inde – Des élites égoïstes

Pour les riches Indiens, les inégalités sont non seulement inévitables mais légitimes, accuse un ancien haut fonctionnaire devenu militant associatif.

Quoique en tête des ventes de la prestigieuse librairie Bahri & Sons, à New Delhi, cet essai n’est pas de ceux qui flattent le lecteur. En 460 pages très argumentées, Harsh Mander, militant associatif de premier plan, développe une « critique cinglante » des élites indiennes, lit-on dans le quotidien anglophone DNA. Car les classes privilégiées se soucient peu des pauvres, déplore Mander, lui-même ancien haut fonctionnaire issu de la bourgeoisie : « Ce qui m’inquiète, dit-il, c’est un système de valeurs au sein duquel l’inégalité est vue comme inévitable, voire légitime ». Certes, pareille indifférence « n’est pas spécifique à l’Inde », note la journaliste de DNA : on la retrouve « au Brésil, aux États-Unis ou en France ». Mais le problème ici est générationnel : « Dans les années 1960 et 1970, la bourgeoisie était consciente des souffrances autour d’elle, et cherchait à y remédier ». Les jeunes d’aujourd’hui, eux, « n’ont jamais mis les pieds dans un bidonville, et limitent le contact avec les pauvres à leurs seuls domestiques ».
LE LIVRE
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Regarder ailleurs de Harsh Mander, Speaking Tiger Books, 2015

ARTICLE ISSU DU N°68

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