La République sociale italienne – surnommée la République de Salò du
nom de cette petite ville près du lac de Garde où fut installé son
ministère des Affaires étrangères – fut fondée le 23 septembre 1943,
après l’arrestation puis la libération du duce. Certains historiens –
dont le célèbre et controversé Renzo De Felice, spécialiste du fascisme
et biographe de Mussolini – ont soutenu la thèse de la « république
nécessaire ». Politiquement affaibli, malade et désireux de se
consacrer à sa vie privée, Mussolini aurait accepté de diriger ce
nouvel Etat fasciste voulu par Hitler dans les régions d’Italie
contrôlées par la Wehrmacht, non par ambition personnelle ni par goût
du pouvoir, mais uniquement par devoir patriotique. Il aurait ainsi
protégé les Italiens de la fureur vengeresse d’Hitler, qui menaçait de
rayer de la carte les principales villes italiennes. S’appuyant sur une
étude comparée de sources italiennes et allemandes inédites,
l’historienne Monica Fioravanzo porte un regard critique et novateur
sur ce tournant de l’histoire de la péninsule.
« Fioravanzo explique qu’avant même la...