La revanche de Byzance

« Byzance », « l’Empire byzantin » ? Une pure fiction inventée par un humaniste allemand du XVIe siècle et ressassée sans discernement par des générations entières d’historiens. En réalité, jusqu’à sa conquête par les Turcs, Constantinople ne fut rien d’autre que la capitale des Romains après Rome. Une civilisation beaucoup plus brillante et avancée que ne l’ont dit les théoriciens de sa décadence.

Mettons d’emblée les choses au clair : Byzance n’a jamais existé. C’est une fiction moderne, une invention de l’humaniste allemand du XVIe siècle Hieronymus Wolf. En 1557, ce dernier publia, sous le titre Corpus Historiae Byzantinae, une série de chroniques grecques sur l’histoire de l’Empire « byzantin », depuis ses tout débuts – c’est-à-dire la fondation de Constantinople (l’Istanbul moderne) en 324 par Constantin, le premier empereur romain à s’être converti au christianisme – jusqu’à sa chute, lors la prise de la ville en 1453 par les Ottomans et leur sultan de 21 ans, Mehmed II. Le néologisme de Wolf ressuscitait le nom de la petite ville du Bosphore – Buzantion – qui occupait le site choisi par Constantin pour y fonder sa nouvelle capitale. L’empereur jugeait Rome trop éloignée des provinces les plus riches de l’Empire (l’Asie Mineure et l’Égypte), trop vulnérable sur le plan stratégique et peut-être trop compromise avec les anciens dieux. Constantinople fut conçue comme une nouvelle Rome. Ni ses dirigeants, ni ses citoyens ne se désignèrent jamais comme des « Byzantins ». Dans leur esprit, ils restaient indiscutablement des Romains. Les ...
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Une influence sans égale de La revanche de Byzance, Princeton University Press

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