Ésope est un auteur un tantinet marginalisé dans les études universitaires. Pourtant, rappelle Edith Hall dans le
Times Literary Supplement, « ses fables ont été l’un des textes les plus diffusés de l’histoire ». Elles sont antérieures à l’Enquête d’Hérodote, qui passe pourtant pour le premier ouvrage en prose d’Occident. Et comptent parmi les tout premiers textes imprimés (dès 1484). Enfin, « on continue à les offrir aux enfants partout à travers le monde, dans presque autant de langues que la Bible ».
Edith Hall se réjouit donc de la sortie d’un livre de Leslie Kurke, professeur à Berkeley, qu’elle espère voir contribuer à la réhabilitation savante d’Ésope. Selon elle, la marginalisation du père des fables tient à « la nature hétérogène du texte lui-même. Comme pour Homère, il est probable qu’il n’y a pas eu un seul et unique auteur de l’ouvrage ». Mais, contrairement à l’
Iliade et l’
Odyssée, les
Fables n’ont jamais été véritablement harmonisées pour devenir un texte canonique. « Au lieu de cela, nous avons une série de recueils, certains ...