L’alcool a fait l’Amérique

Les passagers du Mayflower ont-ils accosté au cap Cod, au lieu de la Virginie, comme prévu, parce qu’ils étaient à court de bière ? Est-ce parce qu’ils avaient trop bu que les révoltés de la Tea Party ont déversé des tonnes de thé dans le port de Boston ? À ces questions, Susan Cheever (la fille de l’écrivain John Cheever) répond par l’affirmative. L’essayiste a relu toute l’histoire américaine à travers le prisme de l’alcool. Verdict : « La boisson et les tavernes furent, dès l’origine, aussi indissociables de la vie américaine que les églises et les pasteurs », rapporte la Los Angeles Review of Books. Sans elle, les Pères pèlerins n’auraient probablement jamais vu l’Amérique, car l’eau à bord du Mayflower n’était pas potable. Les puritains auraient été privés de l’un de leurs thèmes de prédilection (les vices de l’alcool). Et les révolutionnaires n’auraient sans doute pas été aussi exaltés. Même la démocratie n’aurait pas eu le même visage : lors de sa première campagne pour l’assemblée de Virginie, le jeune George Washington refusa de payer des tournées pour convaincre les électeurs. Il perdit. Deux ans plus tard, il distribuait 500 litres d’alcool pendant sa campagne. Et remportait l’élection.
LE LIVRE
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Boire en Amérique de Susan Cheever, Twelve, 2015

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