L’altruisme et la guerre

Darwin observait que les groupes les plus coopératifs ont tendance à l’emporter sur les groupes où l’égoïsme règne. Témoin la guerre, où s’illustre l’altruisme sacrificiel.

 

Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la guerre n’est pas le produit de la sédentarisation de l’humanité au néolithique. Elle existait déjà chez nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. En témoignent des squelettes récemment trouvés près du lac Turkana, au Kenya. Ces hommes ayant connu une mort violente vivaient à la frontière entre le pléistocène et l’holocène, vers - 10 000 (1). Cela n’a rien d’étonnant, si l’on songe aussi aux pratiques guerrières de peuples de chasseurs-cueilleurs étudiés au siècle dernier, en Amérique latine ou en Nouvelle-Guinée. Rien d’étonnant non plus, si l’on admet que la théorie de la sélection naturelle ne s’applique pas seulement aux gènes mais aux groupes. Pour le biologiste et anthropologue David Sloan Wilson, grand prêtre de cette théorie, la guerre peut même être considérée comme un produit de l’altruisme, celui qui cimente les individus au sein d’un groupe. Darwin, qui ignorait la notion de gène, avait déjà réfléchi à l’apparente contradiction entre sa théorie de la sélection naturelle, qui ...
LE LIVRE
LE LIVRE

L’altruisme existe-t-il ? de David Sloan Wilson, Yale University Press, 2016

SUR LE MÊME THÈME

Post-scriptum Trop de démocratie ou trop peu ?
Post-scriptum Les arbres et le CO2
Post-scriptum Le piège de Thucydide

Aussi dans
ce numéro de Books