Électro-journalisme

Internet est l’Attila de la presse écrite. Et il ne frappe pas les journaux seulement au compte d’exploitation. Le Web est en train d’ingurgiter tout ce qui tient sous le mot « presse », pour le régurgiter sous forme électronique. À commencer par le support lui-même : « D’ici à 2020, 80 % de la consommation d’information se fera en ligne. Les nouvelles générations ne reviendront pas au papier », prédit Éric Hazan, un gourou du secteur. Bonne nouvelle pour les forêts, mauvaise nouvelle pour les bûcherons et les imprimeurs. S’agissant des lecteurs, il faudra voir avec le temps. Quid des journalistes ? Ceux-ci vont devoir faire quelques cabrioles professionnelles. Car le Web expose le métier à de nouveaux fléaux, notamment celui qui a déjà ravagé tant de secteurs : la sous-traitance. La correction des textes, la traduction, la vérification des données (fact-checking) – presque tout ce qui est transférable numériquement vers une région à bas salaires le sera fatalement (et l’est déjà, dans le monde anglophone). Même la production d’articles est concernée : quelques firmes vendent des textes préfabriqués, à 50 dollars l’unité, au prix de quelques contorsions ...

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