Presque soixante-dix ans après sa sortie en librairie,
1984, le roman emblématique de George Orwell, connaît une seconde jeunesse aux États-Unis en se hissant, fin janvier, en tête des livres les plus vendus dans le pays. Son éditeur, Penguin, a déjà imprimé quelque 75 000 exemplaires supplémentaires et compte en tirer le double, tant la demande est forte, à en croire
The New York Times. Comment expliquer ce regain d’intérêt ? Pour la presse d’outre-Atlantique, la raison est simple : il s’agit bien d’une réaction du public aux premiers agissements de la nouvelle administration Trump. Le pic des ventes a d’ailleurs été atteint le jour où l’une des conseillères du nouveau président américain, Kellyanne Conway, s’est mise à promouvoir des
alternative facts (faits alternatifs) pour tenter de distordre la réalité – un peu comme le « ministère de la vérité » imaginé par Orwell dans sa dystopie. D’autres ont vu dans les discours décousus de Donald Trump les prémices de la « novlangue » du roman. Relire les classiques se révèle ainsi un « antidote bienvenu contre les versions...