Chaque livre d’Olga Tokarczuk est un défi. Avec
Les Pérégrins, en 2007, l’écrivain avait composé un recueil inclassable. Deux ans plus tard, elle s’essayait au roman policier avec
Sur les ossements des morts, grand succès de librairie. Son nouvel opus, « Les livres de Jacob », marque son passage au roman historique.
Bestseller depuis sa sortie fin 2014, l’œuvre est pourtant difficile : « Tout est fou dans ce voyage à travers sept frontières, trois religions, cinq langues », note le site littéraire
Culture.pl. « À commencer par la longueur du livre, 900 pages, et le sens de lecture inversé (comme un hommage aux livres en hébreu). » Mais il fallait bien ça pour retracer la vie sinueuse de Jacob Frank, juif en rupture de ban qui créa un mouvement sectaire puissant au milieu du XVIIIe siècle. Ce personnage aux prétentions messianiques jouissait d’un charisme inouï, mais reste très controversé. « Tokarczuk a dû commencer son roman par fascination, conclut la
Gazeta Wyborcza, mais elle a dû avoir besoin d’une folie méthodique pour le terminer (il lui aura fallu six ans). Quoi qu’il ...