Les souffrances de la modernité

Les poètes libanais sont peut-être les meilleurs interprètes du complexe d’échec qui affecte le monde arabe. Khalil Hawi, Nizar Kabbani et Adonis ont parfaitement exprimé, dans les années 1970, 1980 et 1990, la déception désespérée d’une collectivité soumise à l’Occident, à Israël et à ses propres « sultans ».

Le titre vient des Sept Piliers de la sagesse, livre où T.E. Lawrence décrit sa campagne dans le désert d’Arabie durant la Première Guerre mondiale comme une tentative de donner aux Arabes « le palais de rêve de leurs sentiments nationaux ». Mais Lawrence est demeuré en marge de l’histoire arabe moderne et Ajami s’est fixé la tâche de dire cette histoire de l’intérieur, à travers la fiction, la prose et la poésie : « Eux-mêmes, dans les casernes et les écoles […], les Arabes avaient construit leur propre palais de rêve – un édifice intellectuel de nationalisme laïc et de modernité. Dans ces pages, je reviens sur ce qui est arrivé à cet édifice au cours du dernier quart de siècle. Ce livre est à la fois un livre sur les affaires publiques – l’histoire d’un peuple, les débats de ses intellectuels, le destin de ses idées dominantes – et une enquête personnelle sur le monde que les Arabes de ma génération, des hommes et des femmes nés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont reçu en héritage. »

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LE LIVRE
LE LIVRE

Le palais de rêve des Arabes. Odyssée d’une génération de Les souffrances de la modernité, Pantheon

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