À pied ou à cheval, nombreux furent les guerriers à parcourir des milliers de kilomètres, entre les XIe et XIIIe siècles, pour aller se battre dans la péninsule Ibérique contre des ennemis qu’ils n’avaient pour la plupart jamais vus : les Maures. Venus de France, de villes allemandes, de républiques italiennes, d’Angleterre et même des pays nordiques, ces chevaliers, écuyers et fantassins aidèrent les rois chrétiens dans la Reconquête d’Al-Andalus. « Leur participation fut parfois décisive, comme lors de la prise de Saragosse, en 1118, ou celle de Lisbonne, en 1147 », explique à
El País l’historien Francisco García Fitz, coauteur de « Croisés dans la Reconquête ». « Les uns faisaient de l’Espagne une première étape de leur croisade vers la Terre sainte », comme une mise en jambes avant la longue traversée de l’Empire byzantin, raconte García Fitz. D’autres en firent leur destination finale, avec la bénédiction du pape : « Pendant l’époque musulmane, toute la péninsule Ibérique était considérée comme l’autre front de la guerre contre l’islam, une autre Terre sainte », poursuit l’historien.
« Croisés ...