L’hypothèse Dara Shikoh

Les tensions entre hindous et musulmans persisteraient-elles si ce prince moghol avait régné au XVIIe siècle ?


© Victoria and Albert Museum

L'empereur moghol Chah Djahan et son fils aîné, le prince Dara Shikoh, vers 1638. Miniature du peintre de cour Govardhan.

Et si l’érudit Dara Shikoh, adepte du soufisme et traducteur du sanscrit, avait accédé au trône de l’Empire moghol en 1657 ? Cette année-là, les quatre fils de l’empereur Chah Djahan, à qui l’on doit notamment la construction du Tadj Mahall, se disputent âprement sa succession. Et c’est le plus jeune, ­Aurangzeb, réputé pour sa violence et sa conception extrêmement rigoriste de l’islam, qui l’emporte, emprisonnant puis faisant exécuter Dara Shikoh, pour devenir le dernier des Grands Moghols et l’un des monarques les plus controversés de l’Inde ancienne. Il bannit de la cour musiciens, danseurs et artistes et encourage la destruction des temples hindous, semant la discorde entre les deux communautés. Alors qu’avec Dara Shikoh tout aurait pu être ­différent…

Passionnés par les dynasties mogholes qui ont dominé le sous-continent pendant plus de trois siècles (1526-1857), les ­Indiens sont fascinés par cette hypothèse. « Aurangzeb continue de hanter les débats actuels sur les origines de la fracture entre hindous et musulmans en Inde, rappelle la ...

LE LIVRE
LE LIVRE

The Emperor Who Never Was. Dara Shukoh in Mughal India (« L’empereur qui ne le fut pas. Dara Shikoh dans l’Inde moghole ») de Supriya Gandhi, Bellknap Press, 2020

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