Mais qu’est-ce donc que l’existentialisme ?

Adolescente, Sarah Bakewell rognait sur son argent de poche pour s’offrir les œuvres de Sartre. Elle s’interroge aujourd’hui sur la vraie nature de cette philosophie si parisienne.

 


©Rue des Archives

Pour Sarah Bakewell, la plume existentialiste qui a exercé l'influence la plus profonde est celle de Simone de Beauvoir (ici avec Sartre vers 1945).

«Mais enfin, qu’est-ce donc que l'existentialisme ? », s’agaçait Mme Heidegger. Elle aurait pourtant dû le savoir mieux que quiconque : son mari, Martin, fut l’une des principales sources de cette philosophie, aux côtés de Kierkegaard, de Jaspers et d’Husserl. Oui, mais voilà : en dépit de profondes racines dans la phénoménologie allemande, l’existentialisme est une concoction bien française, tout droit sortie après guerre des fourneaux du couple Sartre-Beauvoir. Une concoction qui demeure encore assez mystérieuse et que l’on résume souvent à son fumet : quelques formules obscures (« l’existence précède ­l’essence », « l’enfer, c’est les autres » ), et surtout des images : Sartre et Beauvoir tenant cour au Café de Flore, dans un nuage de tabac ; Juliette Gréco enfiévrant les zazous dans une cave du Quartier latin ; ou l’intelligentsia française de l’après-guerre se déchiquetant sans merci sous l’arbitrage implacable de la revue sartrienne, Les Temps modernes. Après Iris Murdoch (1), voici qu’une autre Britannique, ­Sarah Bakewell, s’attache à son tour à ressusciter l’aventure intellectuelle de l’existentialisme, « une philosophie à l’audience internationale mais demeurée intrinsè...
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Au café existentialiste – La liberté, l’être et les cocktails à l’abricot de Sarah Bakewell, Chatto & Windus, 2016

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