Mission : sauver le romantisme

En Allemagne comme en Espagne et aux États-Unis, des femmes s’interrogent. Internet sonne-t-il le glas des relations durables ? Ce nouveau média ne flatte-t-il pas, aussi, la propension ancestrale du mâle à la surconsommation sexuelle ? Mais la messe n’est pas dite : 90 % des Allemands rêvent du grand amour.

 


© Ulrich Lebeuf / M.Y.O.P

« Rencontrer un homme est de nos jours beaucoup plus simple qu’auparavant. Mais ne serait-ce pas devenu plus compliqué de trouver l’amour ? »

Un vendredi soir à New York. Je suis assise dans un bar, un verre de vin rouge à la main, à la recherche de l’amour. Le bar a été classé par un magazine parmi les trois meilleurs lieux de drague de la ville. Une lumière tamisée baigne les murs peints en rouge, les boiseries et les deux types assis non loin de moi. Vont-ils m’adresser la parole ? Je n’arrive pas à déchiffrer les initiales tatouées sur les phalanges de l’un. Il tient un livre, Siddharta, de Hermann Hesse. Ma typologie intérieure me murmure : un rêveur vraisemblablement, immature, romantique. L’autre est occupé avec son portable. Peut-être est-il en train d’écrire à sa copine qu’il ne va pas tarder à rentrer. Sur mon téléphone, j’ouvre Tinder. L’application me montre des photos de célibataires dans les environs. Je fais glisser à droite pour confirmer mon ­intérêt pour ceux qui, comme moi, ont la trentaine et exhibent sur leur profil des métiers intéressants, des tatouages ou des proverbes. Les enseignants, les types en costard-cravate ou avec les cheveux plaqués en arrière, je les rejette. Ç...
LE LIVRE
LE LIVRE

Generation Beziehungsunfähig de Michael Nast, Edel, 2016

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