Le mythe du travail rémunéré

Pour régler les problèmes sociaux, le travail salarié n’est pas tout. Les revenus du capital et les activités non rémunérées jouent aussi un rôle central. L’idée d’un revenu plancher universel permettrait de rompre avec l’éthique puritaine du capitalisme.

 


C’est un mythe de penser que le travail rémunéré est la réponse à la plupart des problèmes sociaux (1). Point n’est besoin d’épiloguer sur les souffrances des personnes qui sont capables et désireuses de travailler mais ne parviennent pas à trouver un emploi leur permettant de vivre mieux qu’avec les allocations de chômage. Nul besoin non plus de nier le découragement et le sentiment d’exclusion qu'éprouvent ceux qui ne trouvent que des emplois sans avenir. Trouver un bon emploi transforme l’estime de soi et le sens de la vie. Mais c’est une grave erreur de logique que d’en conclure qu’il est souhaitable que le plus grand nombre possible de personnes aient un travail rémunéré, même si ce n’est pas ce qu’elles désirent ou le meilleur moyen de valoriser leur enthousiasme et leurs compétences. Une évidente faiblesse des politiques ­actuelles est la pression exercée sur les mères célibataires pour qu’elles prennent un emploi rémunéré alors que, dans bien des cas, la chose la plus utile qu’elles puissent faire est de s’occuper de ...
LE LIVRE
LE LIVRE

What’s Wrong With a Free Lunch? de Philippe Van Parijs, Beacon Press, 2001

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books