Ne tirez pas sur Vargas Llosa

Le dernier roman du Nobel est jugé décevant par la presse hispanophone. Crime de lèse-complexité ou preuve de sa passion d’artiste ?

 


©Heike Steinweg/Opale/Leemage

Une œuvre mineure, la dernière livraison de Vargas Llosa ? On y retrouve pourtant la technique solide d'un écrivain n'ayant plus rien à prouver.

« Déception. C’est le mot qui résume le mieux la sensation laissée au lecteur par le dernier livre de Mario Vargas Llosa », écrit Elena Méndez dans le quotidien espagnol La Voz de Galicia. Paru en mars dernier, Cinco esquinas, le dix-huitième roman du prix Nobel péruvien, a suscité une pluie de critiques dans l’ensemble de la presse hispanophone. L’ouvrage transporte les lecteurs dans le Pérou des années 1990, sous le régime autoritaire d’Alberto Fujimori et de son sinistre chef des Renseignements, Vladimiro Montesinos. « Cinco esquinas, du nom d’un quartier délabré de Lima, parle des dessous du pouvoir, de la presse à scandale, de la manipulation politique et aussi d’érotisme, poursuit La Voz de Galicia. Cela aurait pu donner un grand roman, du style de La Fête au bouc », dans lequel Vargas Llosa abordait avec maestria les derniers jours du dictateur dominicain Rafael Trujillo. Un roman intense, revendicatif. Mais non. « Au lieu de cela, nous avons une tentative manquée, où la description des ébats sexuels entre deux femmes de l’aristocratie occupe presque plus de place que celle ...
LE LIVRE
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Cinco esquinas de Mario Vargas Llosa, Alfaguara, 2016

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