Dossier
Temps de lecture 15 min

Intelligence artificielle : « Nous avons convoqué le diable »

Alan Turing l’avait prédit : un jour, les machines « prendront le contrôle ». Aujourd’hui, la crainte se fait pressante, relayée par des mentors aussi différents que Bill Gates, Elon Musk et Stephen Hawking. Où en sommes-nous réellement ? Et que penser des arguments des uns et des autres ?


©HBO

Avec son parc d’attractions peuplé de cyborgs défaillants, la série Westworld met en évidence les risques d’une société où les robots seraient dotés d’une superintelligence.

Comment et quand précisément notre curiosité va-t-elle nous tuer ? Je parie que vous êtes curieux de le savoir. Bon nombre de scientifiques et d’ingénieurs le redoutent : la mise au point d’une intel­ligence artificielle (IA) supé­rieure à la nôtre, ce qu’on ­appelle une IA forte, ou générale (IAG), pourrait déboucher sur l’apocalypse. Bill Gates et Tim Berners-­Lee, le fondateur du World Wide Web, conviennent des perspectives qu’ouvre une IAG, un ­génie sorti de nos rêves pour exaucer nos vœux, mais l’un et l’autre ont fait part de leurs craintes. Le fondateur de Tesla et de SpaceX, Elon Musk, juge qu’il faut se garder de « convoquer le diable » et imagine l’IA comme un « dictateur immortel auquel nous ne pourrons jamais échapper ». Une IAG « pourrait signifier la fin de l’espèce humaine », avait mis en garde Stephen Hawking avant de mourir. Ces avertissements ne datent pas d’hier. En 1951, année du premier programme informatique de jeu d’échecs et du premier réseau neuronal artificiel, le pionnier de l’IA qu’est Alan Turing prédit que les machines « dé...
LE LIVRE
LE LIVRE

Human + Machine: Reimagining Work in the Age of AI de Paul R. Daugherty et H. James Wilson, Harvard Business Review Press, 2018

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books