L’amour au temps de Tinder

La prude Espagne de naguère est morte et enterrée. À Madrid et à Barcelone, les applis de rencontres font un malheur, comme à New York. Et là aussi tout le monde s’interroge sur les effets à long terme de ces nouveaux supermarchés du sexe. Signent-ils la mort prochaine de l’amour ?

 


© Gawrav Sinha / Getty

«C’est comme si le sexe n’avait jamais existé avant Tinder. On est dans cette consommation compulsive propre à la nouveauté. »

C’est un peu comme ­aller dans un magasin de peinture choisir des couleurs ». « Tu ouvres l’application, tu regardes les photos et tu décides : elle oui, elle non. Tu te prends pour Dieu. » « C’est du marketing pur et dur : tu publies les meilleures photos de toi pour te vendre. » « C’est sympa, amusant et excitant. » « Pour moi, c’est Sodome et Gomorrhe. » « C’est très facile de décrocher un rendez-vous. C’est très facile de baiser. On est là pour ça. Les garçons comme les filles. » « C’est tellement simple d’avoir une relation que s’il y en a une qui ne marche pas, tu en cherches une autre » « C’est une autre façon de rencontrer des gens. » « C’est sile, nole (1). Brillant ! » Les célibataires sont de plus en plus nombreux. En 2014, l’Institut national de statistique (INE) dénombrait en ­Espagne 4,4 millions de ménages unipersonnels. En outre, les Espagnols sont les premiers utilisateurs de smartphones en Europe. Internet – entre autres choses – a facilité la rencontre de l’offre et de la demande, sans plus aucun intermédiaire : nous achetons sur eBay, nous cherchons des logements sur ...
LE LIVRE
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Usos amorosos de la postguerra española de Carmen Martín Gaite, Anagrama, 1994

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