Peut-être pas un Gandhi, mais…

Acteur de la première Intifada, homme de courage et de conviction, d’une totale indépendance de pensée, ce fin lettré qu’est Sari Nusseibeh est un ovni dans le paysage politique palestinien. Son insistance à analyser les torts des deux parties est une vibrante invitation à faire évoluer les esprits, au nom du respect et de la compréhension de l’autre.

La chronique que nous livre Sari Nusseibeh d’une vie « vécue dans un pays violé et brisé » n’est pas sans rappeler un roman inachevé du XIXe siècle. On y trouve des scélérats et des victimes, des patriotes et des idiots, la guerre et la paix, la trahison et la corruption – et l’incontournable histoire d’amour. On ignore comment le récit se terminera. Le livre met en scène l’histoire récente de la Palestine comme peu d’auteurs ont su le faire. Tout commence il y a une quarantaine d’années, en 1967, durant une guerre imprudemment baptisée en référence aux six jours de la Création. Les armées israéliennes conquièrent Jérusalem-Est, ville où la famille de Sari Nusseibeh serait, dit-on, installée depuis plus de treize siècles. Deux ans plus tard, à Oxford, il tombe amoureux de Lucy Austin, elle aussi étudiante. Grande, exceptionnellement séduisante, blonde, elle ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Il était un pays, Jean-Claude Lattès

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