En 1838, Frédéric Chopin, installé à Majorque avec George Sand pour y passer l’hiver, loue un piano. Cet instrument un peu rudimentaire a été confectionné sur l’île quelques années plus tôt par Juan Bauza. « Chopin a sans doute composé neuf ou dix de ses
Préludes sur le Bauza. Plusieurs d’entre eux ont été façonnés par le côté primitif de l’instrument », écrit le musicien et chef d’orchestre australien Paul Kildea dans
Chopin’s Piano. Mêlant éléments biographiques, étude musicologique et histoire du piano, Kildea propose un « récit picaresque », écrit Alan Rusbridger dans
The Spectator.
Paul Kildea marche sur les traces de la pianiste et claveciniste franco-polonaise Wanda Landowska. Obsédée par Chopin, elle retrouve le piano en 1911, à Majorque, dans la chambre qu’occupait le compositeur. Personne ne s’est soucié de lui en soixante-dix ans. Elle l’achète et le fait expédier chez elle, en banlieue parisienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis le confisquent. Il est transféré à Leipzig, où il sera récupéré par l’armée américaine. Après la ...