Pour une place au soleil de Sheffield

Le roman d’un jeune écrivain d’origine pendjabie met à nu les clivages qui écrasent les migrants indiens venus chercher une vie meilleure en Angleterre.


© George Georgiou/Panos/REA

Une épicerie indienne en Grande-Bretagne. Pour les héros de Sunjeev Sahota, l'immigration n'est pas l'ascension fluide qu'ils avaient espérée en franchissant l'océan.

« C’est le genre de récit qui divise les Indiens et les Britanniques d’origine indienne. Quant aux Britanniques tout court, ils qualifieraient ce livre de “politique” », estime la romancière et poétesse Anjana Basu dans l’hebdomadaire indien Outlook. Politique d’un point de vue anglais, parce que « L’année des fugitifs » campe des personnages d’immigrés clandestins indiens qui tentent de se faire une place au Royaume-Uni, « dans un pays étranger, hostile ». Du point de vue indien, l’ouvrage semble marqué par une certaine condescendance sociale, celle de l’écrivain cosmopolite qui a tout vu – sachant que « les lecteurs auxquels s’adresse ce livre sont essentiellement ceux qui bénéficient d’un titre de séjour britannique en bonne et due forme, voyagent de par le monde munis de visas et séjournent dans des logements bien équipés ». Mais pour des millions d’Indiens, le livre du jeune écrivain britannique originaire du sous-continent Sunjeev Sahota n’offre rien d’exotique, poursuit la chroniqueuse, car la réalité qu’il décrit ne leur est que trop familière : « Les bas quartiers d’Amritsar et les rickshaws qui explosent au cours...
LE LIVRE
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L’année des fugitifs de Sunjeev Sahota, Pan Macmillan, 2015

ARTICLE ISSU DU N°71

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