Proustomania

Le tsunami d’ouvrages suscité par les deux anniversaires de Proust, celui de sa naissance et celui de sa mort, est hélas un symptôme de la haine, de la perte, de l’oubli ou de la possibilité même de la littérature telle qu’il la concevait.

Si vous ignorez encore que l’on célèbre depuis 2021 le 150e anniversaire de sa naissance et cette année le centenaire de sa mort, c’est que vous vivez sur une autre planète. Car Marcel Proust est partout. Dans les musées, dans les festivals littéraires, en effigie sur des boîtes de madeleines et des carnets, mais surtout dans les librairies. Inédits, brouillons, écrits de jeunesse, cahiers, essais, dictionnaires, pastiches, florilèges, abécédaires, romans, bandes dessinées, anthologies, uchronies – sans compter les rééditions de son œuvre, de ses lettres et d’ouvrages classiques anciennement parus : c’est une avalanche, un déluge, un tsunami, une orgie ajoutée à une bibliographie déjà monstre.  

Si pour l’un de ses récents commentateurs lire La Recherche « c’est prendre un moyen de transport inconnu pour un voyage d’une longueur peu ordinaire », tandis que pour un autre « c’est traverser l’Océan, et c’est très facile, il suffit d’adapter sa respiration », j’imagine que pour la ...

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