Avec ses chefs mafieux et leurs hommes de main, ses exécutions et sa bureaucratie tentaculaire, le centre pénitentiaire de Tihar, à New Delhi, est « un écosystème unique en son genre », estime l’hebdomadaire indien
Outlook. Souvent présentée comme la plus vaste prison d’Inde, voire de toute l’Asie, Tihar héberge plus de 12 000 détenus.
Sunil Gupta y a travaillé pendant trente-cinq ans comme surveillant. Dans
Black Warrant, écrit avec le journaliste Sunetra Choudhury, il raconte son quotidien rythmé par « le cliquetis des menottes et des chaînes des prisonniers ». Et aussi par les exécutions capitales, thème central le livre, poursuit dans
Outlook l’écrivain et cinéaste Mahmood Farooqi, lui-même ancien pensionnaire des lieux (il a été incarcéré pour viol en 2016 avant d’être acquitté l’année suivante).
Gupta décrit les pendaisons avec un luxe de détails, du comportement des détenus à la longueur de la corde en passant par l’habitude des bourreaux de se soûler avant d’accomplir leur sinistre tâche. Un choc, dans un pays où la peine de mort reste un sujet ...